Les allergies aux pollens (TPE 2018-2019)

Introduction:

De nos jours, nous remarquons que de plus en plus de personnes sont touchées par les allergies au pollen dont les symptômes les plus fréquents sont les picotements des yeux et le nez qui coule. On est passé de 25 à 30% de personnes allergiques dans la population française en seulement quelques années. Alors quelles sont les causes d’un tel phénomène Quelle influence la pollution a sur les allergènes? À travers ce TPE, nous nous sommes uniquement focalisés sur les allergies aux pollens.

Pour répondre à ces questions nous allons voir dans une première partie la réponse immunitaire de l’organisme face à l’allergène et dans un deuxième temps, la (ou les) cause(s) qui multiplie(nt) les allergies.

I/ L’ Allergie et son fonctionnement

1) La découverte de l’allergie

Les premières découvertes scientifiques sur les allergies datent de la fin du XIXème siècle. Charles Harrison Blackley (1820-1900) était un médecin et chaque été il était atteint de la pollinose, pour lui c’était un « rhume » violent qui disparaissait au début de l’automne. En 1859, il attrapa ce « rhume » en automne et en ressenti les symptômes (qui sont les mêmes que ceux des allergies) c’est-à-dire ; irritation des muqueuses nasales, une abondante sécrétion de mucus et les yeux gonflés et larmoyants. Il comprit que ses symptômes venaient des pollens et il s’obstina à chercher l’origine de son « rhume ». Il a collectionné et analysé plus de 35 types de pollens avec lesquels il fit de nombreuses expériences. Il a mit au point des méthodes de prélèvements des pollens sur un plan adhésif. Ces méthodes de collecte consistaient à faire voler des cerfs-volants munis des plans adhésifs avec des plaques de verre pour récolter ces grains de pollen. Ainsi il espérait pouvoir mesurer une quantité de pollen suffisante dans l’air pour provoquer un « rhume ». Avec ses résultats il a pu démontrer que les conditions atmosphériques jouaient un rôle dans la pollinose: les symptômes augmentent quand le temps est beau et sec, et diminuent en temps de pluie. C’est grâce à lui que les premières recherches scientifiques sur cette maladie ont commencé, que l’on appelle rhinite pollinique ou encore pollinose (c’est le premier terme qui désigne l’allergie).

Au début du XXème siècle, certaines découvertes ont pu faire avancer les recherches sur les mécanismes de l’allergie, ces découvertes ont obtenues des prix nobels :

  • En 1902, Charles Richet et Paul Portier découvrent l’anaphylaxie c’est «une réaction
    d’hypersensibilité sévère et potentiellement fatale, survenant brutalement suite à
    l’exposition à un allergène ou d’une substance ».
  • En 1908, c’est la découverte du mastocyte par Paul Ehrlich.
  • En 1936, Sir Henry Dale découvre l’histamine .
  • En 1957, c’est la découverte des antihistaminiques par D.Bovet.
  • En 1966, c’est une découverte majeure par Kimishige Ishizaka, celle des Immunoglobulines
    E. Ce sont des anticorps spécifiques qui réagissent avec les allergènes.

2) Catégories de personnes touchées par les allergies

Tout d’abord nous allons rappeller que l’allergie est une réaction exagérée de l’organisme face à une substance, l’allergène. L’allergie aux pollens aussi appellée pollinose, touche maintenant 30% de la population en France. L’allergologue que nous avons interviewé, a remarqué qu’il y avait beaucoup plus de demandes de rendez-vous dans les familles. Depuis qu’elle exerce ce métier (8 ans), elle a remarqué une forte augmentation dans ses consultations, avant 1 patient sur 4 était allergique, maintenant c’est 1 patient sur 3 qui est allergique. Les allergies ne sont pas forcément hériditaires, elles peuvent survenir à tout moment dans la vie d’une personne. Mais si les deux parents sont allergiques, le risque que l’enfant le soit à la naissance est augmenté.

Cependant il n’y a pas de catégorie de personnes plus touchées par les allergies:
• les enfants ont plutôt des allergies respiratoires et alimentaires,
• les adultes peuvent ne rien avoir puis déclencher des allergies à un moment dans leur vie: allergie alimentaire, aux pollens , de l’eczéma, de l’asthme;
• les personnes âgées sont moins touchées, elles ont plutôt des allergies dues aux
médicaments.

L’allergologue nous a indiqué que les femmes seraient plus touchées par les allergies, mais cela n’a pas été prouvé scientifiquement. Les pollens les plus allergisants dépendent des régions, par exemple pour la Franche Comté, les pollens de graminées sont les plus présents dont 5 plus fréquents: fléole, ivraie, pâturin, flouve, dactyle. Les pollens peuvent être rencontrés durant toutes les saisons, comme les pollens d’arbres d’hiver, qui sont les bétulacées (bouleau, noisetier et aulne), ils fleurissent entre février et mars. L’intérieur des habitations peuvent aussi présenter un risque allergique, par exemple les acariens qui touchent 1 patient sur 2.

3) Fonctionnement dans l’organisme

La réaction allergique se fait en deux phases. La première phase est la phase de sensibilisation qui passe inaperçue, le pollen pénètre une fois dans l’organisme au niveau de la peau et des muqueuses. Lors de la deuxième phase le corps aura produit des anticorps qui réagiront contre les allergènes; c’est la réaction allergique.

• Lors de la première phase l’allergène va pénétrer dans l’organisme au niveau de la peau et des muqueuses, il va être reconnu par le macrophage qui va le phagocyter. Ensuite un globule blanc, plus précisément un lymphocyte Th (T helper) va se rapprocher du macrophage, reconnaître et mémoriser un antigène contre l’allergène. Il libérera une substance qui activera des lymphocytes B. Les lymphocytes B sont des globules blanc qui réagissent seulement contre un antigène précis.

Les lymphocytes B recevront ensuite les informations concernant l’allergène transmises par le lymphocyte Th. Ils pourront ainsi se différencier en plasmocytes et produire des anticorps contre l’allergène. Les anticorps sont spécifiques, ce sont des Immunoglobulines E. Les Immunoglobulines E (écrits aussi IgE) sont libérés pour se fixer sur les mastocytes.

Phase 1: La sensibilisation à l’allergène par l’organisme

(pour mieux comprendre relisez les deux derniers
paragraphes en suivants les étapes de l’image)

• Lors de la deuxième phase les allergènes vont à nouveau pénétrer dans le corps par les muqueuses ou la peau. Le système immunitaire étant sensibilisé, les allergènes vont directement se fixer sur les IgE et c’est là que les mastocytes vont libérer de l’histamine. L’histamine est la cause de la réaction allergique qui est ressentie par la personne allergique: picotements des yeux, nez qui coule…

Phase 2: La réaction du système immunitaire

Zoom sur l’IgE :

L’Immunoglobine E découverte en 1966, est une molécule à deux chaînes lourdes (VH, CH1, CH2, et CH3) et de deux chaînes légères (VL et CL), reliées entre elles. Les IgE se trouvent à la surface de la peau, ces anticorps réagissent à l’hypersensibilité (les allergies). Le taux d’IgE augmente lorsqu’il s’agit de maladies liées à la peau (comme l’eczéma), à l’asthme et lors d’une anaphylaxie.

II/ Les causes

1) L’effet de la pollution sur le pollen

La pollution amplifie les allergies de deux façons, premièrement elle déforme le pollen, le rendant plus petit et les grains que contient ce pollen sont plus allergisants, des granules sortent du pollen, ce qui le rend encore plus nocif. Voici une image qui montre un pollen normal au microscope et un pollen qui a été au contact de l’ozone (un polluant) pendant 4h.

Les granules dans le pollen sont plus petits et peuvent pénétrer plus facilement dans l’organisme. Deuxièmement, la pollution modifie le système immunitaire, les voies respiratoires et l’arbre bronchite ; la pollution détruit les cils respiratoires ce qui rend plus facile la pénétration des grains de polllen ou encore des granules.

L’allergologue nous a mentionné une étude japonaise qui démontre que la pollution aggrave les allergies. Cette étude a été faite sur un échantillon de 200 personnes non allergiques, elles ont été mises en présence de graminés dans un pièce pendant plusieurs jours. Après cela, 100 personnes sont rentrées chez elles et les 100 autres ont respiré des gazs de pots d’échappements. Après plusieurs semaines, les personnes qui ont respiré les gazs ont été réexposées aux graminés.

Après avoir fait revenir les 200 personnes, les japonais ont remarqué que les personnes qui ont simplement respiré les graminé ne sont pas devenus allergiques, alors que les autres exposés à la pollution ont développé des allergies importantes. La pollution a donc modifié leur système immuntaire. Ces études ont démontré que respirer la pollution est dangereux pour la santé, elle detruit les cils respiratoires et rend plus facile l’entrée de l’allergène dans l’organisme.

Mais comment la pollution peut amplifier l’allergie?

2) Les particules de pollution dans l’organisme

Les particules se trouvent dans l’atmosphère et sont appelées en fonction de leur diamètre PM 10 (10μm), PM 2,5 (2,5μm) et PM 1 (1μm), (abréviation PM pour Particules de Matière). Les particules supérieures ou égales à 10μm de diamètre pénètrent dans la gorge et la trachée. Les particules de 2,5μm sont dites particules fines car elles peuvent pénétrer dans les bronches et bronchioles. Les particules inférieures ou égales à 0,1μm sont les plus dangeureuses, appelées nano particules, elles pénètrent dans les alvéoles pulmonaires.

On peut voir jusqu’où descendent les grains de pollen

Les particules sont d’origine naturelle (’éruptions volcaniques, incendies) ou humaine (pollution).
Nous avons vu que la pollution agit de deux façons, la première en fragilisant l’appareil respiratoire, et la deuxième en modifiant la structure du pollen, et en rendant plus allergisant les grains qu’il contient.

Le pollen (étant déformé), libère les grains qu’il contient dans l’air, les particules s’associent à ces grains et en pénétrant dans le corps, elles vont entraîner les grains de pollen jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Les allergènes pénètrent plus profondément dans les poumons et le risque de l’allergie est alors beaucoup plus amplifié.

3) D’autres causes qui amplifient les allergies

La pollution n’est pas la seule cause à l’augmentation du nombre de personnes allergiques, il y a aussi le tabac, les drogues (comme le cannabis), et la chicha qui provoquent les mêmes effets que la pollution à cause des toxines inhalées.

Le Sida peut aussi être une cause car il affaiblit le système immunitaire, celui-ci ne pourrait plus réagir face aux allergènes. Dans ce cas on peut aussi ajouter le cancer (mais celui-ci n’a pas été prouvé).

L’environnement où l’on vit peut aussi déterminer si une personne sera allergique ou non ; les personnes vivant à la campagne sont souvent au contact des allergènes et y sont donc désensibilisés, alors que les personnes vivant en ville développent des allergies par manque de contact avec ces mêmes allergènes. De plus le pollen est modifié par la pollution ce qui peut aggraver l’allergie. Voici un exemple de comparaison d’un pollen de bouleau à la campagne et en ville.

On peut remarquer sur le pollen de bouleau en ville des dépôts et une déformation du pollen due à la pollution.

Quelques conseils pour éviter d’amplifier les allergies:

Pour éviter d’amplifier l’allergie il faut surveiller les pics de pollen et de pollution, le site RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique) est très intéressant pour informer les personnes allergiques qu’à certains pollens. Il donne des prévisions sur le risque d’allergie par régions en France (les pollens ne sont pas les mêmes en fonctions des régions).

Aujourd’hui il existe des médicaments (essentiellement à base de corticoïdes) et des traitements pour réduire les réactions allergiques, comme l’immunothérapie (aussi appelée la désensibilisation). Ce traitement agit directement sur le système immunitaire en l’habituant à l’allergène pendant quelques mois avant la saison des allergies. En désensibilisant la personne, les symptômes de l’allergie peuvent être réduits voir disparaître.

Conclusion:

Problématique: Pourquoi de plus en plus de personnes deviennent ou sont allergiques?
Quelle influence la pollution a sur le pollen?

De nos jours de plus en plus de personnes de tout âge sont touchées par les allergies, les facteurs de notre monde actuel peuvent amplifier les symptômes, la pollution et le tabac notamment en modifiant la structure du pollen mais aussi les voies respiratoires. Pour minimiser les risques de ces réactions exagérées du système immunitaire, il faut éviter de sortir lors des pics de pollution et de pollen. Aujourd’hui il est possible de se faire désensibiliser de l’allergène concerné grâce à l’immunothérapie et de faire disparaître l’allergie au bout de quelques années. Mais les allergies au pollen ne sont pas les seules à être dangereuses pour l’organisme. Que pouvons-nous dire des allergies alimentaires ou encore croisées qui touchent aussi un grand nombre de personnes?

Lexique:

  • Les muqueuses : membrane qui tapisse les cavités naturelles du corps humain et sécrète du mucus.
  • L’anaphylaxie se définit comme «une réaction d’hypersensibilité systémique, sévère et potentiellement fatale, survenant brutalement suite à l’exposition à un allergène». Elle se
  • caractérise par une atteinte des voies aériennes (de la respiration). La Revue Médicale Suisse
  • Les mastocytes : cellules présentent dans le cytoplasme qui peut libérer de l’histamine ou d’autres substances.
  • L’histamine hormone intervenant notamment dans les réactions allergiques. Elle est produite après la dégradation de l’histidine par les enzymes. L’histidine est un acide aminé. Les antihistaminiques: médicament qui agit contre les effets de l’histamine.
  • Le macrophage : cellule qui, dans les processus immunitaires, peut détruire des cellules étrangères par phagocytose
  • Les plasmocytes sont des lymphocytes B différenciés et capables de produire des anticorps. (Les lymphocytes B sont produits dans la moelle osseuse.)
  • Latente : présent mais encore non apparent
  • Asymptomatique : aucun aux symptômes d’une maladie
  • Cytokines : glycoprotéine ayant un rôle de médiation dans les interactions cellulaires (la reproduction des cellules par la division cellulaire).
  • Les corticoïdes sont des hormones naturelles produites par la glande surrénale (les glandes surrénales sont situées au-dessus de chaque rein).

Encyclopédie en ligne:

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